Il a 50 ans aujourd'hui.
Et il ne les fait pas.
Après quelques apparitions sous forme de bande dessinée
entre 1955 et 1958 dans le journal belge "Le moustique",
c'est le
29 mars 1959 dans le numéro de Pâques du journal "Sud-Ouest Dimanche"
qu'est publiée "Le ballon",
une nouvelle écrite par René Goscinny et illustrée par Jean-Jacques Sempé
et qui signe l'acte de naissance du Petit Nicolas.
À l'origine, il n'était prévu qu'une nouvelle narrant une aventure du Petit Nicolas.
Mais l'accueil fut si bon
que le journal leur demanda de continuer ces récits.
Quelques mois plus tard, en octobre 1959,
le Petit Nicolas faisait son entrée
dans un nouveau journal pour la jeunesse,
Pilote (Mâtin, quel journal...).
Pendant six ans une aventure du Petit Nicolas
paraîtra chaque semaine dans la presse.
Plus de 200 histoires seront ainsi publiées.
" Je n'ai jamais été ni gaulois, ni cow-boy, j'ai été enfant,
et Sempé aussi, naturellement.
Les histoires sont nées de ses souvenirs qu'il me racontait
et de mes propres souvenirs en Argentine,
des sensations plutôt que des souvenirs.
L'odeur du petit pain au chocolat à la sortie de l'école,
l'ambiance d'une récréation,
tout ce grouillement de l'enfance que Sempé, pour sa part, a si bien senti "
disait René Goscinny.
" Je conserve un assez bon souvenir de mes années scolaires.
Je me suis bien amusé.
Quand j'étais gosse, le chahut était ma seule distraction. "
raconte quant à lui Sempé.
Le Petit Nicolas est traduit en une trentaine de langues.
En allemand il est "Der kleine Nick",
en turc, c'est "Pitircik",
en espagnol il est "El pequeño Nicolás".
Mais il n'est pas seul, Nicolas.
Nicolas c'est un peu le clown blanc, les autres personnages les Auguste.
Quelques uns des personnages secondaires principaux.
Tout d'abord sa famille.
La mère de Nicolas:
Mère au foyer, elle est souvent à crier contre Nicolas quand il fait une bêtise,
ou contre son mari qui est un peu pantouflard.
Le père de Nicolas:
Il travaille dans un bureau pour son patron M. Moucheboume
et se plaint souvent des difficultés de son travail.
Lorsqu'il rentre à la maison,
il aime lire son journal dans son fauteuil et fumer une pipe.
Il est généralement plus indulgent envers son fils que sa femme ne l'est.
Mémé:
La grand-mère maternelle de Nicolas.
Elle gâte son petit-fils au grand dam de son gendre.
Nicolas l'aime beaucoup et se réjouit toujours de ses visites chez sa mémé.
Tonton Eugène:
Le frère de papa, VRP de profession.
Les
cousins de Nicolas:
Eloi,
Roch et
Lambert
et ses
cousines
Elvire et
Clarisse.
Les camarades de Nicolas.
Alceste:
Il est très gros car il mange tout le temps.
Quand on lui serre la main, il y a toujours de la confiture dedans.
Il n'aime pas partager sa nourriture avec ses copains
ce qui crée quelquefois des disputes.
Clotaire:
Le dernier de la classe, il est très maladroit
mais est considéré comme un très bon copain.
Il est le seul des personnages à avoir une télévision chez lui
(nous sommes à la fin des années 50).
Quand la maîtresse l'interroge,
il finit presque inévitablement au coin car il n'apprend rien
puisqu'il s'entraîne au vélo pour gagner le Tour de France.
Eudes:
Il est très fort et souvent enclin à utiliser la violence
pour faire accepter ses idées aux autres
("il aime bien, Eudes, donner des coups de poing sur le nez").
Geoffroy:
Son père est très riche et il achète beaucoup de choses à son fils
("il gagne des tas et des tas d'argent").
Joachim:
On ne sait pas grand chose de lui, si ce n'est qu'il a un petit frère, Léonce.
Agnan:
Très sérieux et toujours prêt à s'instruire,
il est le premier de la classe et le chouchou de la maîtresse
auprès de qui il fait souvent de la délation,
ce qui lui vaut d'être détesté par la plupart de ses camarades
qui le traitent de "cafard".
Il est le seul dans la classe à porter des lunettes
ce qui dissuade les autres de lui taper dessus.
Maixent:
Il a des jambes très longues avec de gros genoux sales et court très vite.
Rufus:
Il est le fils d'un policier et a hérité de lui un sifflet à roulette,
ce qui pose des problèmes lorsqu'il joue avec ses camarades
car il veut être arbitre et participer en même temps.
Le personnel enseignant.
La maîtresse:
Elle instruit la classe de Nicolas ce qui lui cause beaucoup de problèmes.
Lorsqu'elle veut gronder un élève, elle se met à le vouvoyer.
Bien qu'elle soit sévère, ses élèves la trouvent "chouette".
Le directeur de l'école:
Il apparaît fréquemment lorsque la classe devient trop intenable.
Quand il entre dans la salle de classe, c'est:
"Debout", dit la maîtresse. "Assis", dit monsieur le Directeur.
Il menace aussi les enfants de les envoyer au bagne s'ils ne sont pas sages.
M. Dubon alias Le Bouillon:
Un surveillant à l'école qui est très sévère.
Il est secrètement surnommé "Le Bouillon" parce qu'il dit souvent aux élèves
"Regardez-moi dans les yeux" et dans le bouillon, il y a des yeux
("Ce sont les grands qui ont trouvé ce surnom").
M. Mouchabière:
Un autre surveillant de l'école, plus jeune que Le Bouillon
mais pas moins sévère.
Les élèves ne lui ont pas encore trouvé un surnom.
Le voisinage.
Marie-Edwige:
La jolie petite voisine de Nicolas et fille des Courteplaque.
Blonde et particulièrement chipie,
elle est très amie avec Nicolas.
Nicolas s'est aussi mis dans la tête qu'il l'épouserait plus tard.
M. Blédurt:
Le voisin de Nicolas.
L'occasion d'avoir parfois des conflits de voisinage.
M. Compani:
L'épicier de la ville de Nicolas qui aime bien Nicolas.
Il lui offre parfois des biscuits ou des olives à manger.
Attention, une grande exclusivité!
Une photo du Petit Nicolas grand, accompagné de sa famille.
Même Paris Match n'a pas cette photo.
Dessin paru dans Pilote (Mâtin...) n°261 du 22 octobre 1964
où les auteurs s'étaient amusés à imaginer leurs héros en l'an 2000.
Grands ou vieux.
Le Petit Nicolas a fait son chemin dans la vie.
Il est ministre de l'Éducation Nationale
et se rend à une réception
accompagné de son épouse Marie-Edwige
(hé oui, son rêve s'est réalisé)
et de leur huit enfants
qui portent les noms de ses anciens petits copains
L'actualité du Petit Nicolas.
Pour ses 50 ans,
parution des dernières nouvelles inédites en recueil.
"Le ballon et autres histoires inédites".
Avec des illustrations en couleur de Sempé faites exprès pour cette édition.
Et le Petit Nicolas en images qui bougent?
Déjà en 1964, André Michel avait réalisé pour la télévision un court-métrage
"Tous les enfants du monde - Le Petit Nicolas".
Il était interprété par Michaël Lonsdale, Bernadette Lafont, Pierre Tornade
et une série de jeunes acteurs.
Ce film, d'environ 10 minutes,
est l'adaptation de l'histoire "Un souvenir qu'on va chérir".
Mais cette année, en septembre, on aura droit sur M6
à une série animée de 52 épisodes de 13 minutes
de ses aventures.
Et au même moment sortira au cinéma
une adaptation cinématographique de Laurent Tirard
avec Kad Merad, Valérie Lemercier et Sandrine Kiberlain entre autres.
J'ai eu l'occasion de voir la scène où le papa
rapporte une nouvelle télévision à la maison.
Comme ça, sorti du contexte du film,
ça ne donnait malheureusement pas envie de voir la suite.
L'expo du Petit Nicolas.
En ce moment et jusqu'au 7 mai 2009,
à l'Hôtel de Ville de Paris,
expo Petit Nicolas.
Expo sympa.
Y sont exposés divers objets appartenant aux auteurs.
De Goscinny,
ce qu'il avait toujours sur son bureau.
Son Petit Larousse,
une cocotte en papier en porcelaine,
un presse-papiers thermomètre.
Le plus émouvant peut-être,
la machine à écrire Royal Keystone
qui lui servit à écrire les Petit Nicolas,
Astérix, Lucky Luke, Iznogoud, et autres.
Machine au clavier QWERTY
car rapportée de son séjour aux États-Unis.
De Sempé,
moins impressionnant,
sa planche à dessin,
son chiffon, ses aquarelles, ses pinceaux, ses crayons.
On y peut y admirer plus de 150 dessins de Sempé.
Ce qui est surprenant,
c'est que contrairement à la plupart des dessinateurs de presse ou de BD,
Sempé ne dessine pas plus grand que le format de parution,
mais à la taille d'impression.
Ça ne gêne en rien le plaisir des yeux.
Expo sympa.
Mais pourquoi interdire,
comme c'est d'ailleurs la plupart du temps le cas
dans les musées et les expos,
la prise de photographies.
Avec flash je comprends très bien,
mais sans flash...
De quoi ils ont peur?