Mon pot de crème.


Je ne sais pas à quoi ressemble le pot de crème que vous achetez,
mais le mien ressemble à ça.

Sauf qu'il est rempli de crème fraîche quand je l'achète.

Le problème ne se remarque que lorsque le pot est vide.
Vous voyez que le fond est bombé vers l'intérieur.
À quoi peut bien servir ce fond bombé ?
On pourrait d'abord penser qu'il sert
à permettre l'empilement des pots sans risque d'effondrement.
Mais non, le couvercle est plat, lui.
Et j'ai déjà observé l'arrivée des pots en rayon.
Oui, j'ai une vie passionante.
Ils sont livrés sur des plateaux qui ne contiennent que deux étages de pots.
Pas fous les conditionneurs.
Une fois disposés dans les rayonnages,
les pots sont disposés sur trois étages.
Mais là il ne faut surtout pas être Parkinsonien
– ne cherchez pas sur une carte ou dans votre GPS –,
sans ça le petit empilement s'effondre dès qu'on le touche maladroitement.

Jusque là c'est une énigme qui ne porte pas à conséquence.
Mais la présence de ce fond bombé
a une conséquence beaucoup plus grave pour le consommateur que je suis.
Ce fond bombé crée autour de lui une sorte de rigole.
Et donc quasi impossibilité de récupérer le reste de crème qui s'y cache.
Je perds environ 0,5 centilitre de produit par pot.

Oui, ce n'est pas grand chose, mais si on pouvait l'éviter...

Je me demande à qui profite le crime.
Déjà pas à moi.
Je perds 0,5 centiltre de crème par pot
que j'ai acquis contre monnaie sonnante et trébuchante.
Et pas plus au commerçant ou au producteur.
Je ne vais pas acheter un deuxième pot
pour avoir mes 0,5 centilitre de produit manquant,
on ne remarquera pas ce petit manque de crème dans la recette.

Alors à qui ?
Peut-être aux éboueurs et à l'usine d'incinération.
Non, je ne trie pas les pots de crème vide.

Et dire qu'il suffirait de rendre le fond du pot plat
pour que j'arrête d'écrire des bêtises.
Mais que fait " 60 millions de consommateurs "
pour que j'arrête d'écrire des bêtises ?

 



Souvenirs, souvenirs.


Vous connaissez certainement le livre
" Je me souviens "
de Georges Perec.


Un recueil de 480 réminiscences.

Par exemple :

Je me souviens du cadeau Bonux disputé avec ma soeur
dès qu'un nouveau paquet était acheté.

Je me souviens des bananes coupées en trois. Nous étions trois.

Je me souviens de notre voiture qui prend feu dans les bois de Lancôme en 76.

Je me souviens des jeux à l'élastique à l'école.

Je me souviens de la sirène sonnant, certaines après-midi, à côté de l'école
et qui vrombissait jusqu'à envahir l'espace que nous habitions.

Je me souviens des coups de règle en fer sur les doigts.

Je me souviens de l'odeur enivrante des livres, à la rentrée scolaire.

Je me souviens de mon grand-père
qui se levait de sa chaise devant toute notre tablée
pour pousser la chansonnette.

Je me souviens de lectures sous les draps, le soir, à la lampe de poche.

etc.

Il était bien tentant de donner sa propre liste de souvenirs.
Le seul problème c'est qu'en les réunissant,
bien que n'ayant pas le même âge que Georges Perec,
je me suis rendu compte qu'on avait beaucoup de souvenirs communs.

Mais je me lance quand même.

***

Je me souviens du parfum Bourjois, avec un J, comme Joie.

Je me souviens qu'en primaire j'avais classe cinq jours entiers par semaine,
pas le jeudi, mais le samedi toute la journée.

Je me souviens du soda Vérigoud disponible en différents parfums.
Pour moi c'était toujours pamplemousse.

Je me souviens du trolleybus avec accès par l'arrière
où se trouvait une guérite occupée par le poinçonneur.
Poinçonneur qui n'arrivait plus à poinçonner
quand le véhicule était plein à craquer.

Je me souviens quand on a retiré les rails du tramway.
J'étais petit et on me racontait que c'étaient des prisonniers qui faisaient le travail.
Rétrospectivement je crois qu'on voulait me faire peur.

Je me souviens qu'un mardi soir avant de me coucher,
la radio m'informait que le conseil des ministres du lendemain était annulé
parce que le Président Pompidou avait des hémorroïdes.
Et le lendemain à mon réveil j'apprenais qu'il était mort.
Toutes les radios ont passé uniquement de la musique funèbre
pendant près d'une semaine.

Je me souviens des jeux radiophoniques patronnés par les shampoings Dop.

Je me souviens des 4 pages centrales détachables de "Femmes d'aujourd'hui"
destinées aux enfants des femmes d'aujourd'hui,
pages qui contenaient des BD
(Mousse et Boule, Bob Morane, Moustache et Trotinette)
et des jeux d'Alka.
Ou des contes mais ça j'aimais pas.

Je me souviens des publicités dans les magazines féminins ;
pas des publicités pour les appareils électro-ménagers
mais celles pour les sous-vêtements.

Je me souviens de "Ça va bouillir" avec Zappy Max
et de tous les jeux de Radio Luxembourg
(on n'avait pas la télé).

Je me souviens de Geneviève de Fontenay
faisant une pub télévisée pour des matelas.

Je me souviens des berlingots de lait distribués aux enfants dans les écoles
que l'instituteur faisait réchauffer sur les radiateurs
et que j'étais obligé de boire alors que je détestais le lait ;
mais il y avait une paille avec laquelle on pouvait s'amuser après avoir vidé le berlingot.

Je me souviens avoir été privé de cinéma à l'école quand j'avais cinq ans
alors que je n'avais rien fait.
J'étais dans le couloir, seul, et j'entendais les rires des autres enfants dans la salle.
Depuis, à chaque fois qu'on cherche un coupable et bien que je sois innocent,
je suis très mal à l'aise au point de devenir suspect.

Je me souviens du premier chewing-gum qui m'avait été donné à l'école par l'instit.
. Quand ma maman m'a cherché j'ai été très fier de lui annoncer que j'avais eu du mal,
mais que j'avais été le premier à avoir réussi à avaler mon bonbon.

Je me souviens de Myriam, du haut, et du bas.

Je me souviens m'être fait mordre par un chat alors que je ne lui avais rien fait.

Je me souviens m'être fait mordre par un chien alors que je ne lui avais rien fait.

Je me souviens que lorsque je reçevais un cadeau pour noël,
c'était pour noël ET mon anniversaire.

Je me souviens avoir entendu à 6 ans mon premier rock
devant une baraque à la fête foraine,
de m'être arrêté parce que ça me plaisait,
que ça me changeait de ce que j'entendais à la maison,
et que ma maman est venue me chercher en disant
"Viens, ce n'est pas beau, c'est de la musique de nègre".

Je me souviens être allé seul, petit,
à la première séance des "101 dalmatiens",
et, ayant tellement aimé le film (c'était mon premier polar),
être resté les deux séances suivantes.
Quand je suis enfin rentré c'était la panique à la maison.

Je me souviens de ma première éclipse de soleil à l'école primaire
pour laquelle l'instituteur nous avait demandé
de noircir un verre au-dessus d'une flamme de bougie
pour pouvoir regarder le phénomène...

Je me souviens des billes en terre qui étaient vendues toutes collantes
et qu'il fallait laver avant de les utiliser.

Je me souviens de mon premier vélo qui avait été bricolé à partir de pièces de récup
mais était certainement revenu au moins aussi cher qu'un beau vélo neuf.
Et que mes copains se moquaient de moi.

Je me souviens qu'après le démontage de la fête foraine
je passais à l'emplacement des baraques de tir
et que je ramassais les petites douilles en laiton.
Un trésor.

Je me souviens être resté devant la télé tout la nuit
pour regarder les premiers pas de l'homme sur la lune.
Au petit matin, réaction de ma maman qui se levait :
"T'es resté éveillé pour ça !?!".

Je me souviens d'un petit copain à la maternelle
qui devait s'ennuyer et s'était échappé de l'école
pour se promener dans le quartier.
C'est le concierge qui l'avait retrouvé
en train de se promener près du canal.

Je me souviens des points Banania
qui permettaient de recevoir de grands découpages
ou, mieux encore, le fameux projecteur Cinébana.

Je me souviens m'être senti mal à l'église
chaque fois que j'avais pris du Banania au petit déjeuner.

Je me souviens de la procession des voitures sur la place de l'église
pour leur bénédiction avant le départ en vacances.
Ceux qui n'avaient pas de voiture regardaient les voitures processionner.

Je me souviens de l'haleine fétide des abbés dans le confessional.

Je me souviens de la première forêt-noire que j'ai mangée.
J'avais adoré.

Je me souviens des circuits électriques "Circuit 24" avec des voitures,
mais également des versions avec des kartings ou des sulkys.

Je me souviens du premier "Journal de Mickey" que j'ai eu ;
je ne savais pas encore lire.

Je me souviens de ma première voiture d'occasion.
Le chauffage avait été démonté,
il y avait un gros trou dans le bas de caisse,
le moteur avait été changé pour un moteur plus puissant
et les freins ne suivaient plus.
Il n'y avait pas encore de contrôle technique en ce temps-là.

Je me souviens des emballages de chewing-gums rectangulaires et plats
de la taille d'un grand timbre-poste
qui contenaient des images de champions cyclistes. 

Je me souviens en 1981
de l'apparition à la télévision du visage de François Mitterand en esthétique minitel.
C'était peut-être le même artiste que pour Ulla.

Je me souviens des vitrines de photographes
où étaient exposées des bobines de films 8mm
avec des dessins animés ou des westerns.

Je me souviens avoir croisé Jean-Pierre Cassel dans une rue de ma ville de province
alors qu'il était en tournée Karsenty.
Il était grand et costaud.
Ou alors c'est moi qui étais petit.

Je me souviens qu'il fut un temps où je travaillais dans mon entreprise
alors que maintenant j'en profite pour alimenter mon blog.

Je me souviens du "Grand cirque de France"
quand Luis Mariano et Gloria Lasso y donnaient leur tour de chant.
Et il me paraissait durer une éternité ce tour de chant
alors que moi j'attendais les clowns, les dompteurs et les prestidigitateurs.

Je me souviens du "Virginien" qui passait chaque soir à la télévision
pendant les grèves de mai 68.

Je me souviens des distributeurs de boîtes de cachous dans les gares.

Je me souviens des postes de douane
où était délivré lors du passage un récépissé
indiquant la quantité de carburant contenue dans le réservoir du véhicule,
récépissé devant être rendu au retour en France avec possible contrôle du réservoir.
Et çela chaque jour.
Pas question d'acheter de l'essence meilleur marché à l'étranger.
(Qu'ils croyaient...)

Je me souviens des chevaux à pédales qu'on pouvait louer dans les jardins publics.

Je me souviens quand le facteur passait le matin et l'après-midi, même le samedi.

Je me souviens d'une carpe destinée à être frite
et qui bougeait encore alors qu'elle était coupée en petits morceaux.

Je me souviens de tout ce que je devrais oublier.

 



La philo au bac.


C'est aujourd'hui qu'élèves et parents d'élèves tremblent.
C'est l'épreuve de philo du bac.


Ne l'ayant jamais passée
je suis bien placé pour en parler en toute indépendance.
Et même la passer devant vous.
Et même traiter les six sujets dont j'ai entendu parler aux infos.

Allez, je me lance.
Ce n'est pas la peine de faire long pour être compris.
Faire long c'est vouloir enfumer le correcteur.

***

" Le langage n’est-il qu’un outil ? "

C'est un outil et parfois un jeu.
(Réécoutez Devos par exemple).

" La science se limite-t-elle à constater les faits ? "

Ben non, elle ne fait pas que constater, elle crée également.
Sans ça vous ne me liriez pas en ce moment.

" Que devons-nous à l’État ? "

Mauvaise question.
C'est l'État qui nous doit tout.

" Interprète-t-on à défaut de connaître ? "

Ben oui, souvent.
Regardez les journalistes.
(Pfff, cette question...)

" Peut-on agir moralement sans s’intéresser à la politique ? "

On peut agir moralement sans s'intéresser à la politique,
tout comme on peut agir amoralement sans s'y intéresser.
On peut aussi agir moralement en s'intéressant à la politique
tout comme on peut agir amoralement en s'y intéressant.

" Le travail permet-il de prendre conscience de soi ? "

Oui, bien sûr.
On peut même se rendre compte qu'on n'aime pas travailler.

***

Et hop.
Les six sujets traités en moins de cinq minutes.
Et on donne quatre heures aux gosses pour venir à bout d'un seul sujet.
Certains trouvent même le moyen de rater l'épreuve.
Le niveau est de plus en plus bas.

Alors, ça y est, j'ai réussi l'épreuve ?
Avec mention ?

 



Mais pas seulement.


Aujourd'hui nous sommes le 31 mai.

Ce n'est pas seulement la visitation de la sainte-vierge,


ne me demandez pas ce que c'est,
je ne savais même pas que ça existait.
Mais c'est également la Journée mondiale sans tabac.

C'est donc l'occasion rêvée de faire un tabac avec quelques pubs pro-tabac
jouant sur le charme féminin pour vendre de la nicotine.






Souffle sur son visage et elle te suivra partout.


J'en vois qui ont l'oeil humide en se rendant compte
qu'il y a quelque temps le paquet de cigarettes coûtait 3,10 francs.
45 centimes d'euro...
Oui, vous êtes né trop tard.



Euh...
Qu'est-ce qu'il fait là, lui ?

Un p'tit Meccarillos, mesdames ?

 


Je viens juste de m'en rendre compte.
C'est ce soir qu'il passe sur France 2.
Un peu tard pour sonner l'alarme.
Et pour écrire un article.
Donc une réédition du 10 décembre 2011.


Le nom des gens.
(Michel Leclerc)



Arthur ou Jacques ?

Le Front de libération des tourteaux.

Tchang.

???
Pour savoir ce qui cause cette surprise à Jacques Gamblin
va falloir regarder le film.