Wetten, dass ... ?


" Wetten, dass ... ? ".
En français, " On parie que ... ? ".
C'est le titre d'une émission diffusée plusieurs fois par an
le samedi soir depuis près de 30 ans,
en direct et en public,
simultanément sur les télévisions publiques
allemande, autrichienne et suisse alémanique.
Vu l'âge de l'émission avec un certain succès,
vous devez vous en douter.
Tout ça en présence de vedettes internationales,
qui bien sûr ont quelque chose à vendre ce jour-là.
Gérard Depardieu faisait partie des invités samedi dernier.

Le principe de l'émission consiste à présenter des candidats
qui font le pari de pouvoir réaliser quelque chose
qui est à première vue impossible à réaliser.
En général des trucs très folkloriques,
du genre souffler 1000 bougies en moins de 2 minutes,
reconnaître 33 cactus rien qu'avec la langue,
faire tourner un hula-hoop de 50 kilos
(un pneu de tracteur) 30 fois autour de la taille,
deviner à l'odeur la provenance de 18 saucisses grillées
dans 18 stades différents de ligue 1 de football,
ou encore reconnaître 70 instruments de chirugie
au bruit qu'ils font en tombant par terre,
etc.
Vous voyez le genre, c'est gentillet.
Le plus étonnant c'est qu'en général les candidats réussissent,
ce qui oblige un invité à réaliser à son tour un défi
(l'invité a perdu le pari) pour l'émission suivante.

 Parfois c'est plus hard avec des gens
effectuant des défis relevant plus de la cascade que du rubik's cube.
Comme samedi dernier.
Un candidat prétendant pouvoir sauter, rollers aux pieds,
par-dessus une voiture fonçant sur lui.
Ça s'est mal terminé pour lui.
Amené d'urgence à l'hôpital, dans le coma, on ne sait pas s'il va s'en sortir.
Émission interrompue, bien sûr.
Déjà au bout d'une demi-heure.

Mais pourquoi tu nous racontes tout ça, B[LUDO]G, tu plombes l'ambiance !
C'est bien ? C'est pas bien ?

Ce n'était que le préambule.
Ce que je voulais raconter, je vais le raconter maintenant.

Le lendemain matin, dans un quotidien autrichien,
on pouvait lire l'article d'un journaliste qui faisait le compte-rendu de l'émission.
Mais son compte-rendu il l'avait écrit avant l'émission.
Bien sûr sans l'avoir vue.
Mais malgré tout il en faisait l'analyse, relevait ses défauts et ses qualités.
Bien sûr pas d'accident.
Une émission sans relief,
un public endormi.
Il citait (?) même le présentateur en lui faisant dire
que par sa prestation, Robbie Williams avait tiré le show du coma (sic)...

Si, si.

Je sais bien que lorsqu'une célébrité
commence à ne plus être trop fraîche
sa nécro est déjà prête dans tous les médias,
et qu'il est déjà arrivé qu'elle soit publiée par inadvertance avant son décès.
Mais se faire coincer en ayant écrit un article sur un événement
qui n'a pas encore eu lieu,
c'est fort.
Et ce n'est probablement pas la première fois que ça arrive dans ce journal.
Ni dans d'autres journaux d'ailleurs...
Mais faut pas lancer la pierre à ce pauvre journaliste
qui va traîner ça comme un boulet toute sa vie
et qui a certainement juste répondu à la demande de ses supérieurs.

C'était qui déjà, Albert Londres ?