On savait faire la fête en ce temps-là.


À la télé, ça a toujours été les rois de la déconne.
Pour fêter tout et n'importe quoi sur une chaîne,
on avait droit à des paillettes,
des fumigènes,
des projecteurs stroboscopiques,
des boules à facettes,
des girls emplumées,
des animateurs/trices débordant/es de bonne humeur et d'énergie,
un public débordant d'enthousiasme.
Toujours ?

Presque toujours.

On a aussi su faire sobre.
Très sobre.
Certains d'entre vous se rappellent-ils du lancement de la télé en couleurs?
Le fameux procédé SECAM que le monde entier nous enviait
mais que personne ne nous achetait.
Sur ce qu'on appelait à l'époque la deuxième chaîne.
C'était il y a 46 ans aujourd'hui et c'était comme ça.

 Ça avait de la gueule.
Même la mort de Pompidou a été annoncée avec plus d'entrain.

J'aime bien comme les personnalités se regardent un peu inquiètes
alors que le compte à rebours est terminé
et que l'image continue à rester en noir et blanc.

Le décor, on dirait une salle de classe fauchée.
Le plus étonnant c'est que parmi les quatre messieurs très sérieux à l'écran
se trouvait le papa de Kriss Graffiti.
Georges Gorse, alors ministre de l'information.
C'est celui qui a pensé à porter un costume bleu-gris pour passer à la couleur.
Il était entouré de trois employés des pompes funèbres.
Je vous ai fait grâce de l'inauguration complète,
Leurs quatre discours durent plus de neuf minutes.
Pour les masochistes, c'est ici:
http://www.ina.fr/video/CPF86633716

J'ai vécu ça en direct.
Bon, je ne faisais pas partie des 1500 privilégiés
qui, à l'époque, bénéficiaient d'un téléviseur couleur.
Moi je suis alors passé du noir et blanc au noir et blanc.

Pour les nostalgiques, voici les programmes de ce fameux jour.
C'était dans Télépoche.

 
Ce qui m'a toujours un peu intrigué,
c'est la présence du documentaire "Moscou auquel je songe".
Probablement que la CGT avait négocié une non-grève
contre la diffusion de ce moyen-métrage...