Bien stationner son stationnable.


Vous stationnez souvent sur les Champs-Élysées, vous ?
Il y a quelqu'un qui a réussi à stationner
directement devant chez lui
alors qu'il habitait 114, avenue des Champs-Élysées.
Et pas stationner sa bicyclette, sa moto ou sa voiture.
Non.

À stationner son dirigeable.

C'est monsieur Alberto Santos Dumont
qui a réussi ce tour de force.
Le 23 juin 1903.
Avec son dirigeable n° 9.




Une enveloppe en soie du japon,
une longueur de 15,12 m, 261 m³, diamètre de 5,10 m,
une forme ovoïde massive dissymétrique, très courte et trapue,
une poutre d'une longueur de 7,80 m recevant la nacelle en osier,
un moteur bicylindre Clément-Bayard de 3 Cv et 12 kg
une hélice propulsive bipale, chaque pale mesure 1,38m sur 0,88m maxi
un gouvernail long et imposant reliant la poutre à l'enveloppe.

Le dirigeable pouvait atteindre 30 km/h.
Comme un solex.

Ce 23 juin 1903 donc,
Antonio Santos-Dumont quitte son hangar de Neuilly,
traverse le Bois de Boulogne,
contourne l'Arc de Triomphe,
se pose sur le trottoir du 114 avenue des Champs-Élysées,
et prend son café du matin chez lui.

Essaie de nos jours de laisser ne serait-ce qu'une moto sur le trottoir devant le 114...

Antonio Santos-Dumont voulait construire
" un petit dirigeable économe et sûr,
une machine volante individuelle pratique pour tous les jours ".
Pratique pour tous les jours...
Sympathique et bon bricoleur ce monsieur,
mais pas vraiment un visionnaire.