Des baffes.


J'aime bien les gens qui passent leur temps
à faire des choses que les gens dits sensés qualifieraient d'inutiles.
Comme par exemple l'ont fait Marcel Kamp et son équipe
du département de neurochirurgie à l'Université Heinrich-Heine de Düsseldorf.
Le résultat de leurs recherches a paru dans le très respectable
European Journal of Neurosurgery, Acta Neurochirurgica.

Alors, il s'est attaqué à quoi ce monsieur Marcel Kamp ?

Tout simplement aux bagarres qui émaillent les aventures d'Astérix.




Il a donc, avec ses collaborateurs, (re)lu les 34 aventures de notre ancêtre
(désolé pour les lecteurs de l'Anti-France qui me font l'honneur de me lire)
pour y comptabiliser
les lésions cérébrales et les traumatismes crâniens infligés dans cette saga,
y recensant coups, plaies, bosses et autres strangulations,
ainsi que les ecchymoses périorbitaires (yeux au beurre noir)
et les amnésies sporadiques consécutives.

Vous suivez ?

Et il a obtenu les statistiques suivantes.

704  personnes sont battues dans cette oeuvre.
6 sont des femmes et 698 sont des hommes
dont 63,9% de Romains.
Le reste se répartit en 120 Gaulois, 59 pirates, 20 Goths, 14 Normands et 8 Vikings.
87,1 % de ces actes sont le fait des membres du village gaulois.
Astérix et Obélix comptabilisent à eux deux plus de 57 % de ces altercations.
Dans 83 % des cas, c'est l'usage de la potion magique qui est à l'origine du trauma.
Nos chercheurs ont relevé 188 cas de parésie hypoglosse
(langue tendue ou latéralement pendante),
390 traumatismes sévères, 89 traumatismes modérés et 225 traumatismes doux.

En conclusion l'étude indique
"Qu'aucun cas de décès
ou de déficit neurologique permanent suite à une blessure traumatique au cerveau
n'a été trouvé.
Ce résultat favorable est étonnant,
puisque le bilan des blessures traumatiques du cerveau dans le monde antique
est supposé avoir été pire qu'aujourd'hui,
d'autant qu'aucune procédure diagnostique ou thérapeutique n'était effectuée".

Donc les baffes dans Astérix ne sont que du cinéma.
Ouf.
Ceux qui douteraient de l'exactitude du comptage
peuvent égayer leur retraite en vérifiant ces chiffres.