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Bestofage

Mardi 12 août 2008 2 12 /08 /Août /2008 06:01



Géo et cathé.


CaFi01.jpg
Ce que vous voyez là c'est un projecteur Camérafix.
Seuls les plus âgés d'entre vous ont dû connaître ça.

C'est ce qu'on appelle un projecteur de vues fixes.
C'est comme des diapositives,
sauf que les images ne sont pas dans des passe-vues,
mais en rouleau sur un film de 35 mm.
Ces images pouvaient être des dessins ou des photos.
Ces films étaient rangés
dans des petites boîtes en carton, en métal ou en plastique.

CaFi11.jpg
Beaucoup d'enfants de mon âge
ont dû connaître leurs premiers émois cinématographiques
grâce à cette petite boîte métallique noire.
Qui chauffait beaucoup
et répandait une odeur caractérstique de métal chauffé
pendant son fonctionnement
(madeleine...).

Un fonctionnement basique.
Une ampoule, une lentille,
et entre les deux le rouleau de film que le projectionniste faisait avancer à la main.

CaFi02.jpg
Le projectionniste, parlons-en.
C'était le plus souvent un enseignant.
Dès qu'il sortait discrètement l'appareil de l'armoire,
c'était un cri dans la salle de classe:


" Y'a ciné ! ".


Il s'en servait pour rendre
l'histoire, la géographie ou les sciences plus intéressantes.

CaFi14.jpg
CaFi53.jpg CaFi54.jpg
CaFi30.jpg CaFi31.jpg CaFi50.jpg
Ça a dû marcher pour certains.
Moi je passais mon temps à regarder le projecteur.
Le but escompté n'était pas atteint.

Ces bobines éducatives étaient parfois achetées par l'école.
Mais les industriels et les lobbies en tous genres
ont vite compris l'intérêt qu'ils pouvaient tirer en fournissant
ces petits films gracieusement aux écoles.
Ainsi on avait droit à des petits films sur la voiture offerts par Renault,
sur le caoutchouc par Hutchinson,
sur la banque par la Caisse d'Épargne ou le Crédit Lyonnais, etc.
Mais plus surprenant,
et ça doit faire hérisser les cheveux
sur la tête des éducateurs du XXIe siècle,
j'ai eu droit entre autres aux vins de Champagne (si,si),
et à la propagande Kronenbourg
qui nous expliquait les bienfaits de la bière, etc.
(la bière, une boisson saine...)

CaFi19.jpg
Quelques extraits de cette bobine:
CaFi20.jpg CaFi21.jpg CaFi22.jpg CaFi23.jpg CaFi25.jpg CaFi28.jpg CaFi29.jpg
Si quelqu'un veut un jour
tenter l'expérience en présence d'un inspecteur,
je tiens tout le matériel à disposition...

Le projectionniste, ce pouvait également être un curé qui,
pour rendre son enseignement religieux plus attrayant,
nous projettait sur l'écran
des vues pour agrémenter ses explications catéchistiques
(je ne savais pas que ce mot existait).
La dernière onction en film fixe, je conseille.

CaFi42.jpg CaFi43.jpg CaFi44.jpg
Et si on était bien sages, on avait droit à quelques bobines récréatives.
Des histoires de Walt Disney,
ou d'un héros de BD de l'époque,
et surtout, surtout, les aventures de Tintin.

CaFi51.jpg CaFi52.jpg
Et là, c'était le bonheur.
Un oeil sur le projecteur, l'autre sur l'écran.
Si, si, on y arrive.

*

Best of de l'été.
Ça fait un peu prétentieux, mais j'aime bien.
Article déjà paru le 21 septembre 2007.

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Lundi 11 août 2008 1 11 /08 /Août /2008 10:01



...le cadeau Bonux.


Bo.jpg
Ce fut un temps la lessive aux 1000 cadeaux.

BoPaq000.jpg
C'est en 1957 que fut lancée par Procter and Gambler la lessive Bonus (oui, avec un S).
Mais déjà un an plus tard, en 1958, elle adoptera son nom actuel, Bonux.

BoPaq02.jpg
Son directeur des achats, Michel Sourdat, sera chargé de trouver ces primes.
Chaque année une centaine de cadeaux différents
seront distribués dans les paquets de lessive.
Ils seront destinés en premier lieu aux enfants (j'en fus)
qui pousseront les mamans aux achats,
mais également aux ménagères,
et même aux maris;
toute la famille fut gâtée.

Pour les enfants des jouets en plastique (déjà à l'époque fantastique),
BoAut01.jpg BoAut02.jpg BoAut03.jpg BoAut04.jpg des voitures

BoAvi01.jpg BoAvi02.jpg BoAvi03.jpg des avions

BoEnf20.jpg BoEnf21.jpg BoEnf22.jpg BoEnf23.jpg des chariots

BoJeu10.jpg BoJeu11.jpg BoJeu14.jpg BoJeu15.jpg des jeux de société

BoTaq02.jpg BoJeu12.jpg BoTaq03.jpg des taquins
etc.

BoBoy00.jpg
Une revue de BD a même vu le jour,
également glissée dans les paquets de lessive,
dont le héros fut Bonux Boy,
dessiné par Jijé (Joseph Gillain) sous le pseudonyme de Benoît.
BoBoy01.jpg BoBoy02.jpg BoBoy03.jpg BoBoy04.jpg BoBoy05.jpg


On faisait surtout le bonheur des mamans
 avec des articles de ménage
(c'était encore la belle époque des femmes soumises... ahem...)
(j'entends déjà les godillots des chiennes de garde),
BoMam02.jpg des moules à tartelettes

BoMam03.jpg une salière

BoMam05.jpg un mouchoir

BoMam07.jpg BoMam08.jpg des couteaux, des décapsuleurs, des tire-bouchons.

Les papas n'étaient pas oubliés non plus avec
BoPap01.jpg des boutons de manchette

BoPap02.jpg un cadenas

BoEnf11.jpg des lames de rasoir

BoPap03.jpg des cartes des vins ou des fromages

BoCen04.jpg BoCen05.jpg ou encore des cendriers.

Mais bien sûr,
"Le premier cadeau Bonux, c'est la blancheur".
"L'examen fenêtre" le prouve.
Et ma préférée, la plus grosse,
"Un blanc si blanc qu'on dirait une couleur".

Bonux était une lessive pour laver à la main.
Le lave-linge n'était pas encore répandu
et les ménagères passaient chaque semaine
une journée à faire bouillir leur linge.
Ce n'est qu'en 1976 qu'est lancé Bonux Machine,
dans un baril,

BoPaq03.jpg
ce qui permet également d'offrir des cadeaux plus gros.

Le cadeau était si célèbre,
que des expressions du genre
"Hé, t'as eu ton permis dans un paquet de Bonux ?"
virent le jour.

Revirement marketing, le cadeau disparaîtra au début des années 90.
(Glup).
Pour réapparaître en 2000.
(Aaaah...).

À l'occasion de son cinquantième anniversaire,
la marque propose un nouveau cadeau.
Dans chaque paquet de lessive
on trouvera un bon qui permettra de télécharger une chanson.
Un peu tristounet à mon goût.
" O tempora, o mores ".

Plus intéressant.
Pour fêter les cinquantes ans du cadobonux,
une expo
à La Blanchisserie, 24, rue d'Aguesseau, à  Boulogne Billancourt.
Du 12 au 18 septembre 2007...
Ça n'aurait pas pu être un peu plus long, monsieur Bonux ?
Une prolongation en guise de cadeau, hein ?

BoPaq04.jpg

PS:
Une rumeur insistante circule depuis quelques semaines.
Le publicitaire qui s'occupait de la marque à ses débuts aurait été papa Sarkozy.
Et il se serait servi de son fils Nicolas pour une campagne de pub.
Mais cette rumeur est formellement démentie par Bonux.
On peut toujours rêver de retrouver une vieille pub...
Ce serait un sacré cadeau.

*

Best of de l'été.
Ça fait un peu prétentieux, mais j'aime bien.
Article déjà paru le 15 septembre 2007.
 

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Samedi 9 août 2008 6 09 /08 /Août /2008 06:01

 

Pong.jpg

Bip... Bip... Bip... Bip...

Aaaahhhhh, les fabuleux effets sonores
du premier jeu vidéo grand public, Pong.

Pour re-ressentir les joies de ces jeux vidéos préhistoriques,
il suffit de cliquer ici:

-> ici <-

Ou simplement  sur les captures d'écran:

A-Arcade300.jpg
Mes chouchous:
Pacman et Frogger.






A-SpaceInvaders300.jpg Space invaders


Ça change des Wii, Xbox360 et autres Playstation 3, non ?

*

Best of de l'été.
Ça fait un peu prétentieux, mais j'aime bien.
Article déjà paru le 9 septembre 2007.
 
 
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Vendredi 8 août 2008 5 08 /08 /Août /2008 06:01



SLNY.jpg



Mais  en attendant,
contentons-nous de  regarder les photos de vacances.



" Ce ne sont pas des illusions d'optique "
- Magritte -

" Pour une fois je suis d'accord avec toi, René "
- B[LUDO]G -


SL01.jpg
C'est où ?
*** Survolez-moi avec la souris *** 


SL02.JPG
Et là, c'est où ?
*** Survolez-moi avec la souris *** 


SL03.JPG
On est où, là ?
*** Survolez-moi avec la souris ***

Car contrairement à ce que l'on croit souvent,
Auguste Bartholdi , le sculpteur de la célèbre statue,
n'était ni Corse, ni Niçois, et encore moins Parisien,
mais Alsacien.

Bon, Colmarien si vous préférez.

PS un an plus tard:
Il y en a aussi une au Musée des Arts et Métiers à Paris.

*

Best of de l'été.
Ça fait un peu prétentieux, mais j'aime bien.
Article déjà paru le 8 septembre 2007.
 

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Jeudi 7 août 2008 4 07 /08 /Août /2008 06:01

 


"Exercices de style"
de Raymond Queneau.

 


ES01.jpg
Raymond Queneau est né le 21 février 1903 au Havre de parents merciers
et élevé dans un milieu catholique.
Il racontera son enfance dans "Chêne et chien", une autobiographie romancée.
Vivant à Paris, il fréquentera les surréalistes
desquels il rompra plus tard pour conserver son indépendance.
Il sera l'un des membres fondateurs de l'Oulipo en 1960.
Il mourra le 25 octobre 1976.
Ses oeuvres les plus connues, dans le désordre,
"Bâtons, chiffres et lettres", "Zazie dans le métro",
"Cent mille milliards de poèmes", "Le dimanche de la vie", "Pierrot mon ami".

Mais ce qui nous intéresse aujourd'hui, c'est "Exercices de style".
L'un de ses ouvrages les plus célèbres.

ES01.JPG

Publié la première fois en 1947,
Gallimard publiera en 1963 une deuxième édition
accompagnée de 45 « exercices de style parallèles peints, dessinés ou sculptés »
par Jacques Carelman
et de 99 « exercices de style typographiques » de Robert Massin.

Quelques « exercices de style typographiques » de Robert Massin.

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ES03.JPG

 Quelques « exercices de style parallèles peints, dessinés ou sculptés »
de Jacques Carelman

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ES08.JPG
ES09.JPG

Les premières adaptations des "Exercices de Style" ont lieu au théâtre,
où ils sont mis en scène par Yves Robert
au cabaret de la Rose Rouge à Saint-Germain-des-Prés en 1949,
puis chantés par les Frères Jacques
et joués au Théâtre de Poche de Bruxelles en 1954.
L'adaptation de Jacques Seiler, jouée au Théâtre Montparnasse en 1980,
sera diffusée par FR3 en 1982 et 1985.

L'histoire elle-même tient en quelques mots.
Le narrateur rencontre dans un bus un jeune homme au long cou,
coiffé d'un chapeau orné d'une tresse tenant lieu de ruban.
Ce jeune homme échange quelques mots assez vifs avec un autre voyageur,
puis va s'asseoir à une place devenue libre.
Un peu plus tard, le narrateur revoit ce jeune homme
qui est alors en train de discuter avec un ami.
Celui-ci lui conseille de faire remonter le bouton supérieur de son pardessus.

 C'est tout.

L'histoire est racontée 99 fois, de 99 façons différentes,
une belle contrainte littéraire.


*
Ceux qui veulent éviter de lire
peuvent se rendre  directement à la fin de l'article.
Ils pourront y écouter les "Exercices de style"
sans se fatiguer les yeux.


*

Ces 99 versions ont pour titre:

Notations
En partie double
Litotes
Métaphoriquement
Rétrograde
Surprises
Rêve
Pronostications
Synchyses
L'arc-en-ciel
Logo-rallye
Hésitations
Précisions
Le côté subjectif
Autre subjectivité
Récit
Composition de mots
Négativités
Animiste
Anagrammes
Distinguo
Homéotéleutes
Lettre officielle
Prière d'insérer
Onomatopées
Analyse logique
Insistance
Ignorance
Passé indéfini
Présent
Passé simple
Imparfait
Alexandrins
Polyptotes
Aphérèses
Apocopes
Syncopes
Moi je
Exclamations
Alors
Ampoulé
Vulgaire
Interrogatoire
Comédie
Apartés
Paréchèses
Fantomatique
Philosophique
Apostrophe
Maladroit
Désinvolte
Partial
Sonnet
Olfactif
Gustatif
Tactile
Visuel
Auditif
Télégraphique
Ode
Permutations par groupes croissants de lettres
Permutations par groupes croissants de mots
Hellénismes
Ensembliste
Définitionnel
Tanka
Vers libres
Translation
Lipogramme
Anglicismes
Prosthèses
Épenthèses
Paragoges
Parties du discours
Métathèses
Par devant par derrière
Noms propres
Loucherbem
Javanais
Antonymique
Macaronique
Homophonique
Italianismes
Poor lay Zanglay
Contre-petteries
Botanique
Médical
Injurieux
Gastronomique
Zoologique
Impuissant
Modern style
Probabiliste
Portrait
Géométrique
Paysan
Interjections
Précieux
Inattendu.

En partie double.
Vers le milieu de la journée et à midi,
je me trouvai et montai sur la plate-forme et la terrasse arrière
d'un autobus et d'un véhicule des transports en commun bondé et quasiment complet
de la ligne S et qui va de la Contrescarpe à Champerret.
Je vis et remarquai un jeune homme et un vieil adolescent
assez ridicule et pas mal grotesque:
cou maigre et tuyau décharné, ficelle et cordelière autour du chapeau et couvre-chef.
Après une bousculade et confusion,
il dit et profère d'une voix et d'un ton larmoyants et pleurnichards
que son voisin et covoyageur fait exprès et s'efforce
de le pousser et de l'importuner chaque fois qu'on descend et sort.
Ceci déclaré et après avoir ouvert la bouche,
il se précipite et se dirige vers une place et un siège vides et libres.
Deux heures après et cent vingt minutes plus tard,
je le rencontre et le revois cour de Rome et devant la gare Saint-Lazare.
Il est et se trouve avec un ami et copain
qui lui conseille de et l'incite à faire ajouter et coudre
un bouton et un rond de corozo à son pardessus et manteau.

Surprises.
Ce que nous étions serrés sur cette plate-forme d'autobus !
Et ce que ce garçon pouvait avoir l'air bête et ridicule !
Et que fait-il ?
Ne le voilà-t-il pas qui se met à vouloir se quereller avec un bonhomme qui
- prétendait-il! ce damoiseau ! - le bousculait !
Et ensuite il ne trouve rien de mieux à faire
que d'aller vite occuper une place laissée libre !
Au lieu de la laisser à une dame !
Deux heures après, devinez qui je rencontre devant la gare Saint-Lazare ?
Le même godelureau !
En train de se faire donner des conseils vestimentaires !
Par un camarade!
À ne pas croire !

Pronostication.
Lorsque viendra midi,
tu te trouveras sur la plate-forme arrière d'un autobus
où s'entasseront des voyageurs parmi lesquels tu remarqueras un ridicule jouvenceau:
cou squelettique et point de ruban au feutre mou.
Il ne se trouvera pas bien, ce petit.
Il pensera qu'un monsieur le pousse exprès,
chaque fois qu'il passe des gens qui montent ou descendent.
Il le lui dira, mais l'autre ne répondra pas, méprisant.
Et le ridicule jouvenceau, pris de panique,
lui filera sous le nez, vers une place libre.
Tu le reverras un peu plus tard, cour de Rome, devant la gare Saint-Lazare.
Un ami l'accompagnera, et tu entendras ces paroles:
"ton pardessus ne croise pas bien; il faut que tu y fasses ajouter un bouton."

Hésitations.

Je ne sais pas très bien où ça se passait...
dans une église, une poubelle, un charnier ?
Un autobus peut-être ? Il y avait là... mais qu'est-ce qu'il y avait donc là ?
Des oeufs, des tapis, des radis ? Des squelettes ?
Oui, mais avec encore leur chair autour, et vivants.
Je crois bien que c'est ça. Des gens dans un autobus.
Mais il y en avait un (ou deux ?) qui se faisait remarquer
je ne sais plus très bien par quoi. Par sa mégalomanie ?
Par son adiposité ? Par sa mélancolie ?
Mieux ... plus exactement ... par sa jeunesse ornée d'un long ... nez ? menton ? pouce ?
non: cou, et d'un chapeau étrange, étrange, étrange.
Il se prit de querelle, oui c'est ça,
avec sans doute un autre voyageur (homme ou femme? enfant ou vieillard ?)
Cela se termina, cela finit bien par se terminer d'une façon quelconque,
probablement par la fuite de l'un des deux adversaires.
Je crois bien que c'est le même personnage que je rencontrai, mais où ?
Devant une église ? devant un charnier ? devant une poubelle ?
Avec un camarade qui devait lui parler de quelque chose, mais de quoi ? de quoi ? de quoi ?

Négativités.
Ce n'était ni un bateau, ni un avion, mais un moyen de transports terrestre.
Ce n'était ni le matin, ni le soir, mais midi.
Ce n'était ni un bébé, ni un vieillard, mais un homme jeune.
Ce n'était ni un ruban, ni une ficelle, mais du galon tressé.
Ce n'était ni une procession, ni une bagarre, mais une bousculade.
Ce n'était ni un aimable, ni un méchant, mais un rageur.
Ce n'était ni une vérité, ni un mensonge, mais un prétexte.
Ce n'était ni un debout, ni un gisant, mais un voulant-être assis.
Ce n'était ni la veille, ni le lendemain, mais le jour même.
Ce n'était ni la gare du nord, ni la gare du p.-l.-m. mais la gare Saint-Lazare.
Ce n'était ni un parent, ni un inconnu, mais un ami.
Ce n'était ni une injure, ni une moquerie, mais un conseil vestimentaire.

Alexandrins.
Un jour dans l'autobus qui porte la lettre S
Je vis un foutriquet de je ne sais quelle es-
Pèce qui râlait bien qu'autour de son turban
Il y eut de la tresse en place de ruban.
Il râlait ce jeune homme à l'allure insipide,
Au col démesuré, à l'haleine putride,
Parce qu'un citoyen qui paraissait majeur
Le heurtait, disait-il, si quelque voyageur
Se hissait haletant et poursuivi par l'heure
Espérant déjeuner en sa chaste demeure.
Il n'y eut point d'esclandre et le triste quidam
Courut vers une place et s'assit sottement.
Comme je retournais direction rive gauche
De nouveau j'aperçus ce personnage moche
Accompagné d'un zèbre, imbécile dandy,
Qui disait: "ce bouton faut pas le mettre ici."

Vulgaire.
L'était un peu plus dmidi quand j'ai pu monter dans l'esse.
Jmonte donc, jpaye ma place comme de bien entendu et voilàtipas
qu'alors jremarque un zozo l'air pied,
avec un cou qu'on aurait dit un télescope et une sorte de ficelle autour du galurin.
Je lregarde passque jlui trouve l'air pied
quand le voilàtipas qu'ismet à interpeller son voisin.
Dites-donc, qu'il lui fait, vous pourriez pas faire attention, qu'il ajoute,
on dirait, qu'il pleurniche, quvous lfaites essprais, qu'i bafouille,
deummarcher toutltemps sullé panards, qu'i dit.
Là-dsus, tout fier de lui, i va s'asseoir. Comme un pied.
Jrepasse plus tard Cour de Rome
et jl'aperçois qui discute le bout de gras avec autre zozo de son espèce.
Dis-donc, qu'i lui faisait l'autre, tu dvrais, qu'i lui disait,
mettre un ottbouton, qu'il ajoutait, à ton pardingue, qu'i concluait.

Interrogatoire.
-À quelle heure ce jour-là passa l'autobus de la ligne S de midi 23,
direction porte de Champerret  ?
-À midi 38.
-Y avait-il beaucoup de monde dans l'autobus de la ligne S sus-désigné ?
-Des floppées.
-Qu'y remarquâtes-vous de particulier ?
-Un particulier qui avait un très long cou et une tresse autour de son chapeau.
-Son comportement était-il aussi singulier que sa mise et son anatomie ?
-Tout d'abord non; il était normal, mais il finit par s'avérer être
celui d'un cyclothymique paranoïaque légèrement hypotendu
dans un état d'irritabilité hypergastrique.
-Comment cela se traduisit-il ?
-Le particulier en question interpella son voisin sur un ton pleurnichard
en lui demandant s'il ne faisait pas exprès
de lui marcher sur les pieds
chaque fois qu'il montait ou descendait des voyageurs.
-Ce reproche était-il fondé?
-Je l'ignore.
-Comme se termina cet incident ?
-Par la fuite précipitée du jeune homme qui alla occuper une place libre.
-Cet incident eut-il un rebondissement ?
-Moins de deux heures plus tard.
-En quoi consista ce rebondissement ?
-En la réapparition de cet individu sur mon chemin.
-Où et comment le revîtes-vous ?
-En passant en autobus devant la cour de Rome.
-Qu'y faisait-il ?
-Il prenait une consultation d'élégance.

Botanique.
Après avoir fait le poireau sous un tournesol merveilleusement épanoui,
je me greffai sur une citrouille en route vers le champ Perret.
Là je déterre une courge dont la tige était montée en graine
et le citron surmonté d'une capsule entourée d'une liane.
Ce cornichon se met à enguirlander un navet qui piétinait ses plates-bandes
et lui écrasait ses oignons.
Mais, des dattes ! Fuyant une récolte de châtaignes et de marrons
il alla se planter en un terrain vierge.
Plus tard je le revis devant la serre des banlieusards.
Il envisageait une bouture de pois chiche en haut de sa corolle.

Etc., etc.
J'aimerais, mais je ne peux les mettre tous.
J'en ai déjà mis beaucoup...


Vous pouvez les écouter ici.
ESFolio.jpg


Personnellement,
je préfère les lire plutôt que de les écouter.

*

Best of de l'été.
Ça fait un peu prétentieux, mais j'aime bien.
Article déjà paru le 1 septembre 2007.
 
 
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Mercredi 6 août 2008 3 06 /08 /Août /2008 06:01



Croisé sur la route des vacances.

 


UneOuDeux.JPG
C'est une oeuvre de Selinger que l'on peut voir
sur le Parvis de la Défense à Paris.
Alors, une tête ou deux visages qui se font face ?
 

*

Best of de l'été.
Ça fait un peu prétentieux, mais j'aime bien.
Article déjà paru le 28 août 2007.


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Mardi 5 août 2008 2 05 /08 /Août /2008 06:01

 

Under construction.

 

Après les montres molles de Dali,

Mou01.jpg

voici l'immeuble mou, de Pierre Delavie.

Mou01.JPG
Non, je ne me suis pas amusé avec Photoshop
Ce que vous voyez là,
vous pouvez aller le contempler de visu à Paris,
au 39 avenue Georges V.

Mou04.JPG
L'immeuble gondole, se liquéfie.
C'est un immeuble en rénovation,
qui deviendra le siège du groupe financier Bleeker,
et plutôt que de mettre une bête protection sur la façade,
les responsables ont confié l'habillage du chantier à la société Athem.
Celle-ci a fait appel au plasticien Pascal Delavie
qui a réalisé cette toile géante
entièrement en trompe-l'oeil, à l'exception de quelques corniches en relief,
à partir de photographies travaillées sur ordinateur.

Mou03.JPG
Mou05.JPG
Mou06.JPG
Mou08.JPG
Mou09.JPG
Et qui plaît.
Il suffit de voir le nombre de gens qui font le détour
et qui prennent des photos.
Une attraction éphémère pour les touristes en goguette.


Mou11.JPG
Une idée en l'air, comme ça.
Une fois les travaux terminés, se servir de la toile pour en recouvrir l'Opéra Bastille.
Ou bien le Ministère des Finances à Bercy.


Mou99.jpg http://www.39georgev.org

Et c'est mieux en vrai
qu'à Télématin.
  *

Best of de l'été.
Ça fait un peu prétentieux, mais j'aime bien.
Article déjà paru le 24 août 2007.

 

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Lundi 4 août 2008 1 04 /08 /Août /2008 06:01



Il est... (suite)



Rexona01.jpg

Nous avons vu la dernière fois
que les publicitaires laissaient à penser
que les femmes sentent mauvais
et qu'elles doivent utiliser un déodorant.

Et comment le publicitaire voit-il l'homme ?

Par hasard je suis tombé sur ces affichettes Axe
rajoutées à des signalisations urbaines:

axe01.jpg
axe02.jpg
Donc le publicitaire laisse à penser que l'homme se sert de déodorant
et que la femme devient folle de lui.

Je ne suis pour rien dans cette affirmation.
 
*

Best of de l'été.
Ça fait un peu prétentieux, mais j'aime bien.
Article déjà paru le 10 août 2007.
 

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Samedi 2 août 2008 6 02 /08 /Août /2008 19:01



Il est...


Rexona01.jpg

C'est l'été, il fait chaud.
L'occasion idéale pour parler d'odeurs corporelles.

Longtemps je me suis couché de bonne heure.
Non, ce n'est pas ce que je voulais raconter.
Mais parlons malgré tout d'une de mes madeleines.
Longtemps, comme la plupart des gens,
je me rappelais de la pub Rexona du début des années 1960 .
Cette pub, qui pour culpabiliser les braves dames, avait lancé le fameux slogan
"À vue de nez, il est cinq heures".

Je me rappelais que cette pub
montrait une secrétaire levant son bras pour atteindre un classeur
en laissant apparaître une auréole de sueur sous son aisselle,
sous le regard dégoûté de son patron fronçant le nez.

Pas moyen d'en trouver une reproduction sur internet,
malgré que tout le monde en parlât,
(l'ai-je bien casé cet imparfait du subjonctif ?)
et s'en rappelât (bis) toujours d'une façon un peu différente.

Mais je viens de découvrir
qu'il existe une pub pour un savon dont le nom a été complètement oublié: "Dédoril".

Dedoril.jpg
Ce sont probablement eux qui ont inventé ce slogan au parfum douteux,
et tout le monde a gardé "Rexona" en tête.
Une confusion de marque, une illusion optico-auditive,
comme pour le petit train des Andes avec la musique, "La colegiala"...
C'était une pub pour Nescafé, Jacques Vabre ou Maxwell ?
Ce n'est pas le client qui a vendu le plus de café...

Depuis, la pub pour les déodorants a évolué,
et montre souvent un peu plus de finesse d'esprit.

En voici deux exemples.

D'abord deux annonces pour les déodorants Safeguard.

safeguard01.jpg
safeguard02.jpg

Et cette pub apposée sur les portes coulissantes d'un magasin.
La cliente s'approche de l'entrée.
Les personnages apposés sur la vitre s'écartent...
Rexona00.jpg et c'est alors qu'apparaît une affichette disant:
"Les gens s'éloignent quand vous émettez des odeurs corporelles".

Vous pouvez penser qu'ils ont évolué chez Rexona,
depuis qu'on les a confondu avec Dédoril.
Regardez d'abord cette pub...
(Cliquez dans le cadre).

 



Ils vont même plus loin que Dédoril !
Et en plus ça me fait rire.

Mais pourquoi ce sont toujours des dames
qui sentent mauvais dans ces pubs ?
  

 

PS:
Le petit train des Andes, c'était Nescafé.

TrainNescafe.jpg


*

Best of de l'été.
Ça fait un peu prétentieux, mais j'aime bien.
Article déjà paru le 9 août 2007.
 

Publié dans : Bestofage
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Vendredi 1 août 2008 5 01 /08 /Août /2008 22:01



1.


En effet, aujourd'hui, le 1er août,
c'est la fête nationale suisse.


DrapeauSuisse.jpg

L'hymne national suisse.
(Cantique suisse / Schweizerpsalm / Salmo swizzero / Psalm svizzer).
Oui, quatre langues officielles en Suisse
(les mauvaises langues disent une langue par habitant).

Le drapeau suisse a l'originalité d'être carré.
Il partage cette originalité avec un seul autre état, le Vatican.
Le Vatican qui est le seul pays pour lequel la Suisse permet encore le mercenariat.
Autre caractéristique du drapeau suisse:
contrairement à ce que l'on croit,
les bras de la croix ne sont pas égaux;
ils sont 1/6 plus longs que larges.

Voilà qui va déjà vous permettre de briller
dans vos dîners en ville.


Mais ce 1er août est surtout
l'occasion de s'intéresser au vocabulaire suisse romand,
peu connu dans nos contrées tempérées.

En voici quelques jolis exemples:

Essayez donc de deviner la signification des mots
avant de survoler les points d'interrogation.

action ???
baster ???
bancomat ???
bobet ???
bonne-main ???
cheni ou chenit ???
chenoille ???
clopet ???
cornet ???
crousille ???
cradzet ???
s'encoubler ???
foehn ???
fourre ???
galetas ???
ça joue ???
molachu ???
natel ???
 panosse ???
 pougner ???
 pougnon ou pougne
???
 poutser ???
 tablard ???
 votation ???
 witz ???


Et qu'aujourd'hui le fendant coule à flots !
 
*

Best of de l'été.
Ça fait un peu prétentieux, mais j'aime bien.
Article déjà paru le 1 août 2007.
 
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